Portrait Laetitia Rouchet

Laëtitia 40 ans (passé, ça y est !)

Je suis maman, instit’, directrice d’école et Maître Formatrice dans l’Éducation Nationale.

J’adore le chocolat mais ça me fait mal au ventre. Je kiffe être à bord d’un 18 pieds sous un grain et tirer des bords. J’aime m’allonger sous les pins parce que c’est l’odeur de mon enfance. J’adore rire avec ma fille et mon mari avec lesquels je vis toutes ces aventures. Je suis paraît-il une « passionnée ».

De mon plus lointain souvenir, j’ai toujours été en quête de sens, c’est pour cela qu’aujourd’hui entre mon expérience pro, mon expérience perso de maman et de femme je souhaite partager des pistes de réflexions, des outils, une posture, une attitude et des mots ; des mots qui nous font grandir pour aider à améliorer les relations avec nos enfants en famille ou nos élèves à l’école.

Pourquoi ce projet ?

Aujourd’hui, au quotidien, je suis témoin de décrochage scolaire, d’enfants qui explosent, de parents en burn-out, d’enfants en difficulté sociale, psychologique, d’adultes démunis, fatigués et en souffrance. A l’heure où la fessée vient d’être interdite en France (à la bonne heure !) ; au moment où l’on nous « bassine » avec bienveillance, inclusion, résilience… ; où l’éducation positive envahie les réseaux sociaux avec un foisonnement de conseils, lesquels nous remettent fasse à nos échecs en tant que parents ou éducateurs, j’ai eu envie d’enfoncer des portes, d’aérer, d’apporter un discours différent et de proposer un trousseau de clés de réflexions et d’outils.

Parce que finalement une clé, quand tu l’as en poche, soit tu la laisses dans ta poche précieusement parce que tu n’as pas le temps d’ouvrir la porte aujourd’hui, parce que tu n’as pas l’envie, parce que tu préfères la garder pour plus tard ;  soit tu décides de l’utiliser, d’ouvrir la porte et de voir ce qu’il y a derrière et de cheminer tranquillement à ton rythme. Donc plus que des conseils, c’est toi qui choisit, qui décide de ce qui te va, pour être ok avec toi-même et ok avec les autres et surtout pour être ok avec ton enfant, tes élèves et tes choix éducatifs.

Laetitia ROUCHET assise sur un bureau
Photo de Laëtitia Rouchet avec une petite fille
Laetitia Rouchet prenant des notes
Photo de Laëtitia Rouchet avec une petite fille

Quelle légitimité dans tout ça ?

Ça fait 14 ans que je suis dans l’Éducation Nationale ! Je n’en reviens pas moi-même !  Parce que je fais partie de ces personnes qui ont détesté l’école, donc c’est plutôt cocasse. Toute ma scolarité, j’étais plutôt cataloguée « dans la lune » « étourdie ». Sauf qu’en réalité, de mon côté, je devais assumer un gros strabisme, une légère dyslexie et une extrême timidité. Ceci explique cela. Mes particularités n’entraient pas en ligne de compte dans l’approche pédagogique des instit’ de l’époque, j’étais souvent punie, avec des lignes à recopier et des adultes qui perdaient leur sang froid. Pour moi, une maîtresse, ça criait, ça punissait, ca menaçait… donc devenir comme ça, non merci !

Mon premier métier c’est journaliste. Je rêvais tant de voyager, d’écrire et de m’évader. Et puis, ma carte de presse en poche, j’ai vite déchanté. J’étais souvent en conflits de valeurs. En parallèle du journalisme, j’avais toujours un petit doigt dans le monde de l’éducation : animatrice Petits Débrouillards, SVI d’éducation aux médias avec une école Suédoise, cours particuliers…

Et puis, un jour, on me propose un poste à Radio France Outre Mer et j’atterris en Martinique où je me retrouve en reportage dans une école à Fort de France. De fil en aiguille, je tisse un projet d’ Éducation aux médias avec l’école et je me retrouve avec ces enfants à apprécier purement et simplement ma présence auprès d’eux si bien que le projet prenait plus de place dans ma tête que mes reportages annexes.

« Mais pourquoi tu ne passes ton concours d’instit ? » me demande l’instit avec lequel j’avais travaillé près d’un an. Première réaction : « Moi, maitresse ? Jamais de la vie ! Crier, punir, pester, non merci. »

Et l’instit m’a répondu : « Bein, justement, tu comprendrais certainement les enfants en difficulté et peut-être que tu ne les punirais pas ? »

Mon leitmotiv

Que les enfants viennent avec plaisir à l’école. Mon objectif ? Qu’ils soient heureux d’apprendre. Et si en plus je peux aider les enfants en difficulté et participer à l’égalité des chances, banco !

Et c’est ce qu’il s’est passé. J’ai passé le concours d’instit’. J’ai d’abord été parachuté dans une école de REP+/Plan violence. Merci du cadeau (pour de vrai !) ! Parce que c’est là que j’ai pu expérimenter un fonctionnement de classe autonome, des dispositifs de différenciation pédagogique, des projets pluridisciplinaires qui émanaient des élèves eux-mêmes, une flexibilité en classe, les conseils de médiation

Viens le jour de ma première inspection : lors de l’entretien, face à face, derrière l’inspecteur, la montagne Pelée, il me demande : « Vous connaissez certainement Montessori… ». D’emblée, je pense : « Monté… quoi ? Me parle t-il d’un mont que je ne connaîtrais pas ? ». L’inspecteur me regarde intensément et me dit : « Je vous invite à lire ces pédagogues parce qu’intuitivement vous êtes là dedans et cela enrichira encore votre pratique. Bravo à vous, les enfants sont heureux et en plus ils apprennent. » 

A partir de cette première inspection, j’ai donc lu MONTESSORI, FREINET, WIGOTSKY … et d’autres encore pour enrichir ma pratique et mettre des mots sur ce que je faisais.

Et cela fait 14 ans que je me lève avec plaisir, avec une motivation sans faille et que je trouve du plaisir à accompagner les enfants à découvrir notre monde et les adultes à faire évoluer le regard sur l’enfant.

Entre temps, je suis devenue maman, un vrai feu d’artifice, une grosse métamorphose, plein de questionnements sur l’éducation que j’avais eu, celle que je voulais donner… Et un réel cheminement qui m’a permis d’approfondir tout un travail sur les émotions influençant aussi ma pratique de classe.

Aujourd’hui, dans un souhait de partage, je développe tout ça au fil des demandes et des besoins. Je continue à aimer mon métier, à trouver les enfants fascinants, à accompagner ma propre fille dans sa quête du monde, à semer des graines autour de moi et faire des doubles de mes trousseaux de clés.

Alors, si vous êtes partants pour mieux comprendre le fonctionnement cérébral d’un enfant, si vous vous questionnez, si vous avez envie d’enrichir la relation avec votre enfant, avec vos élèves, c’est avec grand plaisir que je vous ferai des doubles de clés.

Laetitia Rouchet ragardant dans une longue vue

Je développe à la fois des ateliers de parents, des formations, et je me suis installée en tant qu'orthopédagogue à Sainte Foy la Grande en Gironde.